Voila ce que j'ai lu:
« Pourquoi ne pas permettre à l’enfant, à l’élève, au candidat de soumettre un dessin, une composition musicale, l’esquisse d’une chorégraphie. Pourquoi toujours le langage ? Ce n’est pas du tout évident. (…) Dans les universités américaines, il existe des diplômes de creativity qui permettent de soumettre dans un autre media : une œuvre d’art, une musique, etc. » 2
Séduit bien sûr par le propos, une chose a retenue plus particulièrement mon attention: ce petit bout de phrase, "ce n'est pas du tout évident". Il y a là, il me semble, quelquechose d' important, cette idée que pour "réformer" - je n'aime pas beaucoup ce mot - pour faire évoluer les choses dans le bon sens, disons, il s'agit de passer au crible de cette petite formule ce qui nous parrait justement le plus évident. Les "bonnes" solutions ne sont certainement pas à inventer, mais à deterrer, à débroussailler, à faire resortir de la pensée englobante.
Pensée alternative? Le mot me vient intuitivement, mais je ne suis pas certain de ce qu'il recouvre effectivement. Allons voir ce qu'en dit "la recherche":
«On peut définir ce qui est alternatif comme ce qui tend à s’éloigner de propositions aliénantes sans impliquer obligatoirement une solution ou une affirmation construite. Dans un autre registre, on accorde aux modalités alternatives un sens plus enveloppant : il désigne alors aussi bien les attitudes contestataires que les propositions réformatrices et les cadrages qui souhaitent le changement des structures.» 3
La suite est éloquente (ou pas), et ne manquera pas de plaire aux lexicophiles:
«On peut figurer un glossaire approximatif où une telle pensée se trouverait liée à une gamme d’acceptions opposées : pensée progressiste versus réactionnaire, émergente vs. hégémonique, ouverte vs. autoritaire, libertaire vs. dominante, éveillée vs. doctrinaire, utopique vs. distopique, qui inclut vs. qui exclut, égalitaire vs. discriminatoire, critique vs. dogmatique, humaniste vs. aliénante, autonome vs. officielle, interculturelle vs. monoculturelle, pluriethnique vs. ethnocentrique, œcuménique vs. chauviniste, populaire vs. élitiste, nationale vs. coloniale, formatrice vs. cumulative, solidaire vs. narcissique, engagée vs. indifférente, réformiste vs. conservatrice, révolutionnaire vs. traditionaliste, rassembleuse vs. réductionniste, contestataire vs. politiquement correcte, dissidente vs. totalitaire, principielle vs. fragmentaire, autogestionnaire vs. verticaliste, de l’essai vs. du traité, résistante vs. intransigeante, universelle vs. insulaire, identitaire vs. homogène, de genre vs. sexiste, pacifiste vs. militariste, plébiscitaire vs. technocratique. Cette typologie sert les exigences multisectorielles et le défi de réécrire notre mémoire collective joints au besoin de réactualiser les grands projets humanistes qui recherchaient le progrès général.» 4
Une typologie servant "les exigences multisectorielles"... Voila qui ne manquera pas d'interesser notre propos transdiscilinaire. Encore faudra-t-il désormais se frayer un chemin parmi les champs de mines lexicaux... et peut être même trouver de nouvelles alternatives. Quizas.
1: cf: Lorenzo Piqueras, Architecte, enseignant à l'ENSA Paris Bellevile. Cour de projet deuxième année .
2: George Steiner, Eloge de la transmission. Hachette litterature, coll. Pluriel.
3 & 4: Source: GERM (Groupe d'Etude et de Recherche sur les Mondialisations). http://www.mondialisations.org
No comments:
Post a Comment