Thursday 28 February 2008

Universitaire.

L'université existe-t-elle encore? A en croire l'OCDE, il vaudrait mieux qu'elle devienne école. Je cite:



"Les universités et autres institutions d’enseignement supérieur peuvent apporter et apportent une contribution importante au développement économique (le monsieur a bien dit économique) et social des régions, et dans une économie (le monsieur a encore dit économie) mondialisée, ce rôle prend une importance croissante. Il arrive toutefois trop souvent que les possibilités de synergie soient entravées par des failles dans la communication entre parties prenantes régionales et institutions d’enseignement supérieur, par l’insuffisance ou l’imprécision des signaux émis par les pouvoirs publics, et par des divergences dans les ordres du jour des établissements.

L’IMHE, en collaboration avec la Direction du développement territorial et de la gouvernance publique (OCDE) procède à un examen comparatif sur la manière dont ces problèmes sont abordés dans les pays membres de l’OCDE, l’objectif étant de renforcer les partenariats entre les institutions et les régions. Le projet sera mené tout au long de l’année 2005 et une grande partie de 2006, et aboutira à une publication à la fin de 2006. Le Higher Education Funding Council for England (HEFCE) soutient ce projet." (1)





Les écoles, à la base, formaient l'esprit grâce aux sept arts libéraux, répartis en deux domaines: le trivium, et le quadrivium. Avant ça, pas d'écoles, seulement des professeurs (2). Jusqu'ici tout va bien, sauf qu'aujourd'hui personne ne sait ce qu'est ni le trivium ni le quadrivium. Comme la société n'a plus besoin de ces notions, elles ne sont plus enseignées : l'école produit des élèves façonnés à l'image que la société se fait d'elle même (3).

Tant que la société restera à ce point hypnotisée par les sciences économiques, les écoles formeront des élèves dont le but est de gagner, ou de faire gagner, de l'argent. Et cela vaut aussi bien en école de commerce que d'architecture.



Mais bon, on le sait tous, l'architecture est bien plus qu'une question d'argent. L'architecture n'est pas que marché immobilier, spéculation, villa reculée dans les montagnes, ou hôtel de luxe avec vue sur la mer. Elle l'est en partie, c'est sûr, et c'est même sa fonction principale. Mais l'architecture est aussi recherche, comme un Corbusier avec ses cellules de 14m². Et puis l'architecture n'est pas seulement le fait de projets particuliers, d'architectes particuliers, mais aussi de groupes de recherche, tel un Team Ten.

Et alors? La recherche en architecture, qu'est ce que cela implique? Ça implique, d'abord, qu'on nous ait sucré le DPLG. Je m'explique. C'est en voulant harmoniser notre formation sur le modèle universitaire européen, et surtout pour créer un diplome de doctorat, que l'on a enlevé aux études d'architecture ce qui les mettaient à part: son projet final démesuré, le DPLG, sorte de relique du grand œuvre accompli par les Compagnons. (4)

Et ceci est tout à fait compréhensible. En entrant dans le modèle universitaire, il faut se plier à ses lois, ces modes de fonctionnement, ses outils de formation et de réflexion. Mais là où cela devient intéressant, c'est qu'on a désormais la possibilité de faire de l'architecture une discipline universitaire. Tout comme les sept arts libéraux dont je parlais tout à l'heure, qui aujourd'hui forment la base de notre pensée occidentale.

Soit. Et qu'est ce que ça change?

D'une part, ça change l'université , lui donnant de nouveaux outils venu de l'architecture. On pourrait penser à l'outil "échelle". Mais aussi à la pédagogie par projet.

Et ça change aussi l'architecture, en lui donnant les moyens de n'être plus subordonnée qu'aux forces vives dominantes, telle que l'économie, par exemple.

Et tout le reste qu'il reste encore a découvrir.

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(1) http://www.oecd.org
/document/47/0,3343,fr_21571361_39572393_35253615_1_1_1_1,00.html
(2) Emile Durkheim, in L'évolution pédagogique en France, Paris, Puf, 1938, Quadrige, 1999, 399 p.
(3)Ivan illich, Une société sans école, Paris, Ed. du Seuil, 1971, 187 p.
(4) référence au processus de Bologne, traité ratifié en 2002.

Durkheim. En 1902 déjà.

"Il y a tout d'abord une sorte de vieux préjugé français qui frappe d'une sorte de discrédit la pédagogie en général. [...] La pédagogie n'est autre chose que la réflexion appliquée aussi méthodiquement que possible aux choses de l'éducation. Comment donc est il possible qu'il y ait un mode quelconque de l'activité humaine qui puisse se passer de réflexion?


[...] De même que la sensation que nous avons de la matière nous la fait apparaître comme une étendue homogène, tant que l'analyse scientifique ne nous en a pas montré la savante organisation, de même la sensation directe du présent ne nous permet pas d'en soupçonner la complexité tant que l'analyse historique ne nous l'a pas révélée. Mais ce qui est peut être plus dangereux encore, c'est l'importance exagérée que nous sommes ainsi portés à attribuer aux aspirations de l'heure actuelle, quand nous ne les soumettons à aucun contrôle.

Car, précisément parce qu'elles sont actuelles, elles nous hypnotisent, nous absorbent et nous empêchent de sentir autre chose qu'elles-même. Le sentiment que nous avons de quelque chose qui nous manque est toujours très fort; par suite, il tend à prendre, dans la conscience, une place prépondérante et rejette tout le reste dans l'ombre. Tout entiers à l'objet vers lequel portent nos désirs, il nous apparaît comme la chose précieuse par excellence, celle qui importe avant tout, la fin idéale à laquelle tout doit être subordonné. Or, bien souvent, ce qui nous manque ainsi n'est pas plus essentiel, ou est moins essentiel, que ce que nous avons; et nous sommes ainsi exposés à sacrifier à des besoins passagers et secondaires des nécessités vraiment vitales."

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Emile Durkheim, in L'évolution pédagogique en France, Paris, Puf, 1938, Quadrige, 1999, 399 p.

Wednesday 27 February 2008

Sylvain a écrit: le 28.02.08

En réponse aux annonces présidentielles
jugeant qu'une action symbolique et pédagogique
devait etre menée sous le thème
un enfant vivant-un enfant juif mort

et en suivant les préceptes
de proposition alternative
d'une certaine association,

je propose

un arbre-un enfant

et toutes les valeurs véhiculées par cette action
me semblent de portée assez large et universelle
pour etre acceptée par chacun

Les vertus patriotiques développées par le fait d'avoir créé et de se ballader dans
des forêts plantées dans un geste national pour la Nature et notre descendance
pourraient nous faire le plus grand bien...
Il n'est pas question de préserver une relique, mais de créer de nouveaux espaces
naturels et symbiotiques, où nous aurions toute notre place, et où nous pourrions alors nous sentir épanouis
Car ces lieux seront la preuve que nous pouvons vivre en harmonie avec la Nature
une harmonie dynamique, pleine de flux énergétiques et moléculaires qui se régulent.

Le service civique national pour la symbiose

soyons utopiques

Si ce mouvement peut éclore
alors il pourrait se produire
une pure chose

aux vues de l'intelligence de l'effort militaire
qui a créé à peu près tout ce que nous utilisons aujourd'hui
(belle liste)
et de l'utilisation de la jeunesse et de l'intelligence humaine
pour parvenir à ses fins

Si un effort de la jeunesse et de l'intelligence humaine
à travers l'école et un service civique pour la Nature
est dévouée à un effort de communal à planétaire
visant à créer de véritables espaces symbiotiques
sur cette Terre
nous pourrions alors espérer nous créer un avenir.
Les connaissances qui découleraient de ce processus
nous donneraient également toutes les bases
pour engendrer un changement profond et fertile
vers de nouvelles manières de vivre sur cette planète...
Tout en offrant à chaque humain
une autonomie de lui meme envers la Nature,
dans le sens où il la connaitrait profondément,
et dans cette relation directe avec elle
il y gagnerait une indépendance d'esprit
renforcée par son vécu social lors de cette aventure.


L'autonomie et la symbiose

Tuesday 26 February 2008

pédagogue?

Petite reflexion sans concession et pleine de lucidité de Georges Steiner à propos de la pédagogie:
« Je pense qu’on n’a jamais été aussi technique, on n’a jamais publié autant d’ouvrages de pédagogie, jamais multiplié à ce point les discours sur la pédagogie et la didactique, et on y a jamais vu aussi peu clair. »
...et plus tranchant encore:
« Goethe a dit : « Celui qui sait faire fait. Celui qui ne sait pas faire enseigne. » Et j’ajoute : « Celui qui ne sait pas enseigner écrit des manuels de pédagogie. »

« Faire l'ecole, principes issus des pratiques Neuvilloises »

« Il s'agit d'un jeu de proposition autour de ce qui reste toujours un projet. Les adultes qui y travaillent le redefinissent en permanence, les enfants y sont plus qu'associés: ils constituent ensemble l'équipe pédagogiques qui doit le mener à bien dans un lieu ou tous enseignent aux autres ce qu'ils savent (ou « Intuitionne » comme disait Françoise Dolto) de la vie en sociétè. Echange qui passe par la parole et le geste. Cette originalité fait que le groupe s'autorise, suivant le mot de Fernand Oury, à trouver les solutions pédagogiques les plus efficasses parce que les imaginations sont libérées. Les limites de ce que l'on peut entreprendre dans une école s'en trouvent profondément modifiées. »

Institution/revue de psychothérapie institutionelle,N°34,Psychothérapie et pédagogie institutionelle, Mars 2004

Remarques en vrac

1

Le discours classique de la pédagogie c'est: Progréssivité, réalisation, évaluation... Comment le faire évoluer. Faut il remplacer le concept d'un maître par celui de plusieurs maîtres (envisager les éléves/étudiants, l'administration, comme autant de maîtres spécialisé dans une partie des savoirs à partager)


2.Regarder avec attention l'oeuvre de Celestin Freinet


3.Quel est l'interet de la métaphore visuelle des Galaxies/Constellations/Voie Lacté pour faire voir la complexité et l'interconnectivité d'un réseau?

4.Jacques Pain. Deux Thèses, Paris Nanterre, 1979 et 1993

5. La pédagogie institutionelle est « une science pédagogique en train de se faire » Fernand Oury, cité par Jacques Pain. « Vers une pédagogie institutionelle ».


Revue

Institution/revue de psychothérapie institutionelle

N°34, Mars 2004

Psychothérapie et pédagogie institutionelle

Définition de la Pédagogie

Dans le livre « vers une pédagogie institutionelle »( ed Matrice, Vigneux, 1966) Fernand Oury et Aïda Vasquez donnent de la pédagogie la définiton suivante:

« un ensemble de techniques, d'organisation , de méthode » ou l'enjeu est de transmettre (« traversée des savoirs ») et coopérérer (« articulation des pouvoirs »).

Un lien ajouté

Archi Idéà, ci contre....
(j'en ai profité pour ajouter une case pour les liens potentiels à ajouter)

Monday 25 February 2008

Interview - Directeur de l'université d'arts de Pragues.

What are the specific points of pedagogy here?

It’s very difficult because, you know, we’re an artistic school, so we are very free. And each art is free and has his kind of teaching. So it depends on the artist who is teaching the students. And I have just have an organization frame. So we have to communicate and to know what’s the task of our actions and everybody is responsible for his way of teaching.


So there is a lot of freedom for teachers?

Oh yes. I think it’s very important for teachers to have freedom because it’s the first quality of art. And pedagogy is a problem of freedom. Yes.


Maybe in that way, which is very important, are there any points which are more difficult to work with?

Of course. Freedom is the most difficult behavior. Because if you have freedom you can do also nothing. It’s not forbidden to do nothing but the pedagogic person tries to get the motivation for work, to work harder, so I think the most important pedagogic principle is to motivate a student to work. To give them, to communicate a good atmosphere to produce a sense that everybody thinks that it’s important to communicate, to come and to work. This is the most important pedagogic principle, to work with freedom.


How do you manage with all that freedom to be in the Bologna system?

We are not so far. We have a very traditional art studies, just two degrees, a master degree and a doctor degree and we are going to change it next year. We are preparing a structure of studies with three steps to be able to communicate with Europe. But not only because of the Europe problem, but it’s also important for us to establish this study because many artists, or many students could leave earlier the studies to make money, or not, but also maybe because they are wrong on the school, or because they recognize it’s not correct for them. It’s important to have something closed after three years and maybe to leave the school and try to live. To follow somewhere else or to get people from other schools .


And are the teachers, who are actually very free, aware of what happens in other universities? Are there any links?

We have many contacts with other universities, maybe too many. We have thirty six contracts. But I don’t think that all of them are used. We have to make a selection to get really usable contact and use them really; I mean it was a lot of formality. We have sixty six contracts but I’m sure that more than fifty per cent are not used at all.


These are programs for students but for professors, is there anything like this?

Yes, there is also an organization called Cumulus, and there are many high schools, I think more that one hundred. But it’s also very formal. You have to find three four five schools, with which you are compatible, you can really exchange, you have the same tasks and the same problems, and you communicate with people, you have to know them personally, to have a real friendship. And I think we are going to evolve, to find it.

And I think that each professor has contacts on his own where somebody study, and they take students with them.

And I think that this is the best way to have contacts. This formal organization is nice but, you know, it’s just a frame for personal contacts.


Do you think that those contacts in Europe could show a new way of pedagogy?

I don’t know, maybe. I spent seven years in Germany, so I know the situation there. I mean, from both side you can learn, and have new experiences. I don’t think that in Western Europe they are further, that they know exactly what to do in the Art sphere. And I am sure that it’s the same here. They are maybe a bit more traditional but I know high schools and art schools in western Europe that are traditional too. So it depends on personalities. You have to find very good people, good artists who are involved in that learning process. And if you find them you can do new pedagogic experiences, and find new ways. I’m sure it depends on personalities.


Do you think our system in Europe can still be based on logical categories, like the Greek gave us the way to categorize world, and put knowledge in little boxes, while we created more knowledge in fifty years that since the beginning of Humanity?

Your question is for art or in general? Because for art it doesn’t work, I’m sure of it. You have to go another way, from the cores. You have to go in the anthological way in art to find new ways, I’m sure.


When creating or when describing?

I mean for creating, for describing you can use what you want for me it’s not interesting. Because I think that classification is made for describing things.

Pedagogy is like that. You have disciplines, you have history of art, And maybe philosophy, and other ones…. In architecture for example we have main design project and otherwise lectures, like history, and it’s like categories.

Ok you can use these categories, you can use these categories, but you have to put it inside an artist. You have to create links by yourself in a way that is not logic, for me. You have to find a new way wich is not logic because it‘s unexpectable. You find a new, illogic position.


You think the real position of students is to find that way?

Well, they should learn it, they should learn that this one way to find a solution for their problems. Not to expect that they can put mechanically together all these knowledge and the work is finished. It has to be mixed up totally. And have to be hold from another side, unexpected side.


So in your point of view it’s important to keep it separated and then to be mix it yourself.

Yes. I think so, this way could work. Each subject has to be contaminated by others. Even in science, you can learn all those details and all these categories but you have to think about it, if you want to find something new you have to mix up and to find new position not just to put it mechanically.


Do you think that’s the role of a school to create that kind of emulation between knowledge?

Maybe there is some position, some contemporary rules but they change, and though new knowledge you have to change the rules.


If you had to create a new school of art, what would it be like?

Like this! You know I’m just doing it, I’m very new here, for seven months, so I’m trying to change in the direction of my imagination.

One light in that direction?

So I’m trying to put a new structure of study, which is logic, which is open for all illogic imposes.


How is it possible?

Well, I can make a structure and try to find people, artists, who fill it. They make the connection. The structure is logic, but the people are illogic, they are artists!

Prof d'art pla en ZEP

Dans un entretient de 2003, Adeline Besson confie à l'association Didattica:

"J'ai appris que c'est pas parce qu'ils sont en Zep, parce qu'ils ont des problèmes à la maison qu'on peut pas leur faire faire des trucs difficiles. C'est pas une raison. Moi j'ai compris ça au bout de trois ans, quand même. J'avais tendance à trop réadapter, a rabaisser le niveau. Pas à réadapter, à rabaisser le niveau. Et en fait il ne fallait pas rabaisser le niveau, il fallait réadapter la pédagogie. C'est pour ça qu'il faut travailler sur sa pratique..."



Au delà du bon sens de ces phrases, il me semble qu'il y à peut être un explication, ou mieux, une raison immédiate a suivre ces conseils de changements et non de rabaît: Un homme de 2010 est il l'égal d'un homme de 1950. N'y a t il pas entre eux plusieurs génération de plus que celles qui séparaient cet homme de 1950 de ses ainés. Le monde s'est accéléré et la fracture des génération à suivi le rythme infernal.
L'éléve de 2010 n'est pas moins bon, moins bien entouré ou limité que celui de 1950, c'est simplement qu'il se trouve face à un système bien trop éloigné de la réalité de sa vie pour qu'il puisse y apporté le crédit suffisant. Pour cela il faut réformé les méthodes. Les rendre accessible à la perception des enfants déboussolés mais extrement brillants qui peuple les avenues et les bancs des écoles de se siècle si préssé. Et même pour leur apprendre à ralentir il nous faudra tourver comment capter leur attention mouvante. Je n'ai pas dis faiblissante, notez bien, j'ai simplement fait remarqué qu'elle n'était pas focalisé sur un seul point...
Une pédagogie du projet, de l'urgence feinte sous laquelle se trouve dissimulé le savoir à transmettre. Un pédagogie du Faire, dont l'armature en fait n'est constituée que de Savoirs.


Monday 18 February 2008

Productivité.

"La commission a tout d'abord relevé qu'il n'y avait pas de raison que la loi commune de la performance qui exige de rechercher les résultats les meilleurs dans l'exercice d'une mission à partir d'une définition des objectifs et d'un suivi des résultats ne s'applique pas aux enseignants comme aux autres acteurs de la vie en société''
(rapport sur la redéfinition du métier d'enseignant, rédigé sous la présidence de Marcel Pochard , p. 201).
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http://rue89.com/restez-assis/sur-lecole-nicolas-sarkozy-est-coherent-helas
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Saturday 16 February 2008

Miroir...

La semaine dernière, l'exposition "exo-architecture" au Pavillon de l'Arsenal, qui présente une partie de la production des agences française à l'étranger... Dense, classé par continent et forcément un peu succincte; elle présentait une centaine de projets...
Aujourd'hui, dans Le Monde (17 fev 08), un rapport met en avant la menace d'un déclin (d'un énième déclin au pays de la 5éme puissance économique mondiale en déclin continue...), un déclin disais-je de l'innovation. Cette innovation que nous avions pointé comme la clé qui ouvre la porte d'obligation d'excellence... Quand nous nous faisions compétitifs un instant, le temps de répondre à la question: pourquoi ne pas laisser tout simplement décliner le système? Doit on réformé une mécanique imparfaite pour la remplacer par une autre, autrement imparfaite?
Juste pour mettre en miroir ces deux idées, celle d'une pays qui bon-an-mal-an continue d'exporter son savoir et son savoir faire dans le monde entier (la tendance semble même à la hausse même s'il faudra surement longtemps pour que les revenus générés pas les architectes français à l'étranger soit significatif dans la trop fameuse "balance" commerciale) et l'on nous propose toujours une vision fataliste de notre avenir... L'économie du savoir est en crise semble t il ... et il suffit de se balader au milieu des maquettes de l'Arsenal pour se rendre compte que non, notre système éducatif n'arrivera jamais à donner naissances a des constructeurs que le monde entier juge digne d'inviter à sa table...

Thursday 14 February 2008

Chercher le problème.

En référence au lien du post du 9 janvier 2008 : Aroots.




Allez, un p'tit tour par la philosophie en passant par la biologie.

Y'a un type qui s'appelle Morin, Edgar de son prénom. Et ce type essaie de penser la complexité. (si tu veux y'a un tout petit bouquin de lui qui traîne en librairie (1))

Et alors, vas-tu me dire, qu'est ce que ca peut bien nous faire à nous, petits humains vivant en 2008 après la naissance de not'cher Jesus Christ, de penser la complexité?

Ca nous apprend, un peu, à nous enlever nos œillères. Je récapitule: D'abord y'a le monde, qui vit tranquillement sa vie. Après viennent les humains, qui commencent à créer tout un tas de trucs, à se créer un monde propre, dont celui de la pensée. Avec la pensée, on met des mots sur les phénomènes de jalousie, d''égoïsme, de domination. On en est plus ou moins là. Mais ces notions que l'on met si facilement en avant ne sont pas les seules. Il y a aussi l'amour, l'altruisme, le partage. C'est ça la complexité. Penser que le monde n'est pas régi par une loi, par mille lois, mais par des relations entre ces lois - y' pas de haine sans amour qu'on dit.

Darwin a raison, pas pour tout, mais quand il définit la survie comme un combat, entre le plus adapté et le moins adapté.
Kropotkine a raison, pas pour tout lui non plus, mais quand il définit la lutte pour la survie en tant qu'entraide, entre le plus adapté et le moins adapté.

Franchement, le vilain petit canard, sans l'aide apportée par sa mère d'adoption, il vit comment?
Et nous, les p'tits humains, sans les autres amimaux, on fait comment? On fait comment pour bouffer? Et les vieux humains, ils font comment eux? Ils donnent le susucre à leur télé plutôt qu'à leur chien?

C'est pas si simple tout ça. Ça se résume pas à une pensée, à une théorie unique, fût-ce-t-elle élégante comme celle de Darwin ou celle de Kropotkine.

Par contre, là où ça bloque, c'est quand des types comme toi et moi sommes convaincus que l'un ou l'autre a raison, et que les autres ont tort. La seule chose qui pourrait être sans lien avec rien d'autre, c'est dieu. Et encore, ils le déclinent en filiales: dieu-le-saint-esprit, dieu-le-fils, dieu-le-père...

Même quand je prends le minod que je suis, je n'existe pas en tant qu'un (c'est à dire dissocié de tout autre), car je suis de toutes façons raccordé au monde qui m'entoure (complexité disions nous).

C'est comme les mathématiques, qui ne forment pas seulement une discipline en elle et pour elle, mais se rapportent aussi à tout un tas d'autres disciplines, et donc au monde. Et ainsi de suite, jusqu'à la peinture. Jusqu'à l'architecture.

Revenons-en à notr'cher Darwin. Et pourquoi, à ton avis, sommes nous sûrs de la théorie de Darwin, comme si c'était la seule théorie valable? Et bâ parce qu'on nous l'a dit à l'école. On ne nous a pas dit: Darwin a fait une découverte, qui comme toute découverte peut être sujet à réflexion, à contre-analyse, à contre-découverte. On nous a dit que c'était la seule théorie valable. Ça c'est l'école telle qu'elle est. Elle nous dit ce dont les gens qui ont pensé avant nous étaient sûrs. Peu importe que ce soit vrai ou non. Tu connais les créationnistes?

L'école nous dit ce que l'on doit savoir. Non pas ce que l'on pourrait savoir, ce que l'on voudrait savoir. Sauf quand on tombe sur un professeur qui nous donne exactement ce que l'on devait, ou voulait apprendre... (2)


Un petit tour par la philo donc. Commençons par poser des problèmes. Quel problème soulève notre discussion sur Darwin? Une interrogation sur la pensée unique peut être. Mais la pensée unique, franchement, ça ne m'intéresse pas beaucoup. C'est à ses antipodes, au niveau de la mise en commun, que je concentre mes recherches. Au niveau des réseaux de connaissances, d'échanges, comme cyberarchi peut en faire partie. Et des liens qui existent entre de tels réseaux et l'école.

La question pourrait être, s'il faut la formuler, l'école peut-elle fonctionner comme un réseau, ou les réseaux sont-il autant de contre-pouvoirs face à l'école? Et, pour aller un peu plus loin, l'architecture est elle plus du domaine de l'école, c'est à dire du savoir-faire, du travail, du monde tel qu'il est, plutôt que du domaine de l'université, c'est à dire du savoir, de la recherche, du monde tel qu'il pourrait être? Les deux mon général. Le but de nos institutions archi-scolaires n'est-il pas, pourtant, de faire sortir un quota de jeunes diplômés en architecture, plutôt que de les pousser à réinventer une pratique qui ne demande que cela?

A l'heure de cette trop fameuse mondialisation, qui s'est amorcée avec l'empire romain, l'empire napoléonien, et toutes les autres tentatives restées sur la touche, notre fonction d'architecte n'inclut-elle pas la prise de conscience de ces notions mêmes de mise en commun? Car la mondialisation, c'est bien une mise en commun de notre patrimoine mondial. A tort ou raison d'ailleurs. Et cette mise en commun, c'est tout aussi bien apprendre à travailler avec l'ingénieur qu'avec le maçon. Apprendre à travailler avec le simple boulanger qui veut sa maison, qu'avec une ville de vingt millions d'habitants comme São Paulo. Et c'est même apprendre à travailler avec d'autres architectes, pour régler des problèmes comme le plus gros mouvement migratoire contemporain, ces deux cents mille personnes qui affluent chaque jour, dans le monde entier, de leur campagne vers les villes... (3)

L'interdisciplinarité, qui m'attire tant, et cette notion de complexité citée plus haut, reflètent un peu ce questionnement. Mais seulement si on prend ces notions à des échelles diverses. Travailler ensemble. Ensemble c'est à dire en se comprenant, en s'entraidant pour reprendre notr'cher Kropotkine.

En un mot pour conclure, forme-t-on des architectes capables de poser ces problèmes d'entraide nécessaire?

_____________________________________________

(1) Edgar Morin, introduction à la pensée complexe, Paris, ESF, 1990, 158 p.

(2) " Un véritable système éducatif devrait proposer trois objectifs. A tous ceux qui veulent apprendre, il faut donner accès aux ressources existantes, et ce à n'importe qu'elle époque de leur existence. Il faut ensuite que ceux qui désirent partager leurs connaissances puissent rencontrer toute personne qui souhaite les acqérir. Enfin, il s'agit de permettre aux porteurs d'idées nouvelles, à ceux qui veulent affronter l'opinion publique, de se faire entendre. "
Ivan illich, Une société sans école, Paris, Ed. du Seuil, 1971, 187 p.

(3) Visionary Power, producing the contemporary city, catalogue de l'exposition de la biennale d'architecture de Rotterdam, NAi Publishers, 2007, 295 .p

Interview - Prof de projet à Zagreb.

So the first question is about the way you are teaching, the originality of the way you are teaching?


I'm trying to teach by abolishing any difference between student and teachher. Because I think that if you deals with some things, with some discipline you have no difference betwin youngsters and people who are already experienced in a discipline. Because they deal with the same questions, the same procedures, what am trying to teach is a kind of eagerness, to focuss them in architectural themes, to make them curious, that's the way I teach. And to connect architecture with everyday life, with art especially and other disciplines. And I always try to ask them what they do beyond archittecture, because I think the reality is the origin for architecture, archictecture is not origin for architecture in itself.


What is the place of interdisciplinarity in your way of teaching? For example are you inviting teachers of other discipines in your studios?

Very really, I do not do such things. But I amphasize this connections between disciplines I use very often Bruce Mau interpretation over disciplines, and what is their role in architectural decision's making process. And especially I give an amphasis on art. But I do not call artists to speack about their art, because I usually found that artists can not speack bout their art, it's much more interesting what we can find in it, what messages we can discover.


What are the things you want improve in your way of teaching, the things that doesn't work, that finally students don't manage to deal with?

I found the inverse problem. It's more a question about how to change a student, than improve your way of teaching there, to change a professor or so on. It's much more a question about how the students make a generation profile. I found huge lack of that generation profile. They can not understand why they are together on the same five years on the faculty. They have no group identity. And I find it as a basic problem in teaching, especially architecture. You can not deal with architecture without very severe and clear profile, cultural profile, philosophical profile.


Don't you think that our cultural profile is that mess of profile, that every one, especially in europe, feel the same... globalisation? Do you think it's a problem?

Yes of course. That's why I'm talking about group idendity. Find your own generation identity. What is your generation identity? I don't know. What are your aims, what do you think about the world around you? I think you, young students you do not have a group identity, you have no ideals anymore. why? That's the right question.


What do you think the Bologna process changes in your way of teaching?

In the school it's making better conditions I think. Because we are suddenly in a new situation, we have to react on it, and I find it interresting in this way. Every thing I do, being teaching, being in the bologna process, I think that s the same situation that whan you design something, you have to connect facts, to change their rlationships, and finally to find your solution, and we are all in that situation and we are trying to find new solutions. That's good for every teacher. I found a lot of interestng things in that kind of networkorking with other professors, to find people who think similar, with whom you can devellop some kind of dialog.


To go further in the problem of a lack of cultural identity, I think ther's a link here with the multiplication of knowledges, and the means of being in connection with it. How do you deal with that phenomen? Do you use it or are you surviving it?

Do I use what? wikipedia for example? I hate wikipedia because it's a synonym for something wich is without any base. It's not democraty, it's some of lack of cultural base. Once apon a time you had an ideology, you had religion, you had very clear points of view of what is going on around you. Right now, because we have at the same time multiplicity of walls, we have to invent the better one, and so it's a very good basis for research in architecture. And so by doing those researches we can find wich will be the philosophical conditions of our future, and I find it very intersting. To use architectural process as a process of accumulating knowledge, as new words.


What are the links you have with your administration?

We have here like a free situation, you are free to do whatever you think it's good to do, the only limit is the financial one.


Last quetion... What would a dreamed shool of architecture look like?

It will be a small school, with few students, some kind of very pathetic school. Wich not limited on a building but is every where. that's the way I see it. And I see the school without divisions between what is students' work and professors' work. I see it as rue de se vra de le corbusier, ar the factory of andy warohl... That's the scool I would like to work in. Because you have to... What I'm trying as a teacher is to see the world for flesh and blood of these young people. Because they are excellent example of what is going on around us. You know andy wahrol has not to have to paint a canvas, because the other people were the canvas, you know. So he had video, he registered the thinking, the sentences, and that's the way I would lik to do.


(Off)


What are you learning from students as a teacher?

I think when you teach you have to constat some siuations, wich are not only interesting for professors but for student to. You know I gave a lecture four years ago in Graz, and I gave it the title learning from students, not for students like you could hear thirty or fourty yars ago, but from students. Because it's a mutual relation.


Wednesday 13 February 2008

Une culture du tout venant.

En référence au post précédant: Un projet de génération.

Ca, pour le coup, ça me fait penser à ce prof de Zagreb, certain que le manque d'idéal de notre génération constitue un problème. Tu lui avais alors parlé de la globalisation. Et je renchérirai en parlant de cette culture du tout venant qui est la notre, cette culture en devenir, rompant avec l'ancienne, la traditionnelle, qui s'ancrait au lieu.

Ouias ouais... Mais est-ce bien possible de rompre avec le lieu? A mon avis, une culture ne peut se définir sans appartenance au territoire. Reste à chercher ce qu'est le territoire - si ça t'interesse y'a Deleuze qu'en parle avec son concept de déterritorialisation.
Et reste aussi à voir quelle relation la culture globale - cette fameuse culture du tout venant - entretient avec le territoire.

A ton avis, peut on parler du territoire virtuel comme avatar d'un territoire physique, auquel notre génération réfère sa culture?

Ou, pour aller voir du coté de Krishnamurti (1), la culture se référant au territoire virtuel est elle viable, dans le sens ou le référend est un symbole, qui par nature n'a pas de réalité physique?

Le symbole étant un signe convenu, ayant pour fonction de faire état d'une réalité perçue, une culture née d'un monde de symboles n'est elle pas une mise en abime la culture? ....

Et voila que pointe son nez, parmi toutes les idées se bousculant, la question de la création.

Un exemple: le concours de Venise. Pour le rendu, nous avons pris une photo du lagon. Elle est devenue le référend. Après on a intégré le dessin du projet. Le photomontage t'a été envoyé, il est devenu ton référend, ton symbole. Et tu l'as ensuite retransformé. J'imagine que si tu l'avais envoyé à Damien, il aurait lui aussi trouvé un moyen de transformer. Et s'il me l'avait enfin renvoyé j'en aurais fait tout autant.

La quetion n'est pas: est il bon ou non de se référer au virtuel. Cette culture existe, et elle est même plutôt jouissive... La question est bien plus: qu'est ce que cela engendre, cette mise en abîme? Quel problème nous permet elle de poser? Qu'est ce que ca veut dire de se référer non pas à un monde physique, avec toute la complexité qu'il comporte, mais à un monde virtuel, où cette même question de la complexité est éludée de part le caractère normalisé - réglé, conditionné, institutionnalisé, voire évangélisé... - de sa création?


_________________________

(1) L'homme est un animal amphibie qui vit simultanément dans deux mondes : celui du milieu familial et social, de la vie matérielle, de la conscience des choses, et le monde des symboles. Dans notre pensée, nous nous servons d'une grande variété de systèmes de symboles verbaux, mathématiques, plastiques, musicaux, lithurgiques, sans lesquels nous n'aurions ni arts, ni sciences, ni lois, ni philosophies, bref, pas même l'embryon d'une civilisation : nous serions des animaux.
Haldous Huxley, préface de La prmière et dernière liberté, par Krishnamurti, éd. Stock, 1966, 294 p.

Sunday 10 February 2008

Un projet de génération

Surtout, la démarche de Philippe Rossetti et Simon Pillard reflète celle de toute une génération: créer un mélange de mémoire, d'héritage, de culture pop, de jouets, de télé, de littérature. Bref, un joyeux mix d'art, de régression et d'humour:

Rue 89, extrait

Thursday 7 February 2008

Organisation

De toutes ces différence ressentie, et de tout ces liens vérifiés ,ne devrais t on pas dresser une liste. Pas de ce qu'ils contiennent, cela sera peut etre pour plus tard, mais de ce qu'ils sont...

Pendant ce temps, la Chine et l'Inde...

L'Europe se rêve en "économie de la connaissance la plus compétitive du monde" (voir post précédent, Lisbonne2000). Cette noble ambition contraint depuis déjà plusieurs année son (ses?) systeme(s) universitaire(s) à se confronter au géant d' outre-Atlantique; et la lutte n'est pas gagnée d'avance ...
Et à l'est, quoi de nouveau?

« Selon Terry Hilsberg, directeur du Global University Alliance à Hongkong, la Chine sera bientôt en mesure de proposer des formations de niveau master de qualité équivalente à celles qu’offrent les meilleurs universités occidentales ou australiennes, mais pour un cout nettement moindre (il l’évalue à 5000 $ pour des formations « facturées » 30 000 $ par les universités américaines aujourd’hui). Quand aux obstacles géographiques et linguistiques, ils pourraient être contournés par la création de campus offshore délivrant un cursus en anglais. Il faut dire que le gouvernement chinois voit les choses en grand : doublement des crédits de l’enseignement supérieur de 1998 à 2001 (de 6,7 à 13,6 milliards de dollars), création de pôles d’excellence…Le vivier semble inépuisable : avec 13 millions d’étudiants, la Chine reste un des pays où l’accès aux études supérieurs est le plus sélectif. Chaque année elle envoie 100 000 étudiants à l’étranger.

L’Inde, quant à elle, ne se contente plus de fournir une main d’œuvre peu qualifiée, à bas prix et corvéable à merci pour les industries manufacturières, la saisie de données informatiques ou les call centers. Non seulement il y a aujourd’hui autant d’ingénieurs en exercice autour de Bangalore que dans la Silicon Valley californienne, mais certaines entreprises locales commencent à vendre des solutions complètes qui vont de la conception à l’exécution. Dit autrement, après avoir perdu des centaines de milliers d’emplois peu qualifiés au profit de l’Asie, l’Europe pourrait commencer à perdre des emplois qualifiés, voire hautement qualifiés. Un indice ne trompe pas : certains diplômés européens ou américains commencent à accepter des emplois dans des entreprises indiennes, aux conditions locales et plus seulement comme travailleurs expatriés. Les salaires n’ont certes rien à voir avec ceux qu’ils percevaient dans un pays riche mais permettent de vivre confortablement, et le pari vaut d’être tenté.

Ce dynamisme asiatique se heurte encore, en Inde, à la structure de la société, en Chine, à un système politique dictatorial et corrompu, dans les deux pays, à l’extrême pauvreté qui touche des centaines de millions d’habitants et à d’immenses inégalités. Le mouvement semble néanmoins engagé et la question n’est plus de savoir si l’économie européenne aura à affronter la concurrence asiatique sur ses territoires d’excellence mais quand le choc se produira. »1

...on ne pourra pas dire qu' on était pas informés!


1: Sylvain Kahn - Emanuel Davindenkoff. Les universités sont-elles solubles dans la mondialisation? - Hachette littérature. Coll. Essai.

Lisbonne 2000

« Texte d’orientation voulu par les chefs d’états et de gouvernement qui vise à faire de l’Europe « l’économie de la connaissance la plus compétitive de monde » à l’horizon 2010. Un certain nombre de décisions sont alors prises, qui tendent notamment à faciliter le transfert de connaissances et d’innovation vers la sphère productive. (…) L’enjeu est évidement économique : les pays riches devenant de moins en moins concurrentiels en matière de production manufacturière, le but est de concentrer les efforts sur les deux étapes du process industriel qui créent le plus de valeur ajouté : la conception et la commercialisation. Former des ingénieurs et des marketers. Des créateurs et des vendeurs d’imaginaire, capables de faire débourser 500 € à Paris pour une veste conçue à Milan et fabriquée pour 10 € en Chine. »

« Wim Kok. Ex- Premier ministre Néerlandais, il dirigea le rapport qui a évalué en 2004 l’état (médiocre) d’avancée du processus de Lisbonne, qui doit mener les pays de l’Union à investir 3 % de leur PIB dans la recherche. Il estime qu’un tiers des salariés européens travailleront demain à la production et à la diffusion de connaissances. »



Source: Sylvain Kahn - Emanuel Davindenkoff. Les universités sont-elles solubles dans la mondialisation?- Hachette litterature. Coll. Essai.

Wednesday 6 February 2008

Noter les profs?

http://rue89.com/2008/02/06/et-si-les-etudiants-notaient-leurs-profs

Et le commentaire élu meilleur de sa catécorie avec une note de 14/20:

" Excellente idée , on va tous se noter les uns les autres : nos profs , nos chefs, nos medecins , nos boulangers, nos parents , nos amis , nos voisins , nos animaux de compagnie, nous même devant la glace le matin. etc... etc...
Enfin , une société bien rationnelle et chiffrable ! "

Monday 4 February 2008

L'envers du réseau...

Yale World Fellows Program : « Lancé en 2002 par la prestigieuse université situé à New Haven (Connecticut), ce cycle d’étude à pour objectif rien moins que de « bâtir un réseau mondial de futurs dirigeants. » Chaque année, une vingtaine d’ "étudiants" sont recrutés dans le monde entier. Agés pour la plupart de 30 à 40 ans, ils sont repérés parmi les personnalités à très haut potentiel dans tous les secteurs. Leur choix coïncide étonnamment avec les choix politiques et stratégiques des Etats-Unis. » 1

Bon à savoir...

1: Aller voir égalment: http://www.yale.edu/worldfellows

De la lenteur...

Je ne me lasse pas de relire cet entretient entre C Ladjali (enseignante), et G Steiner.
Juste pour le plaisir, un petit extrait:


« C. Ladjali : L’école ne devrait elle pas être une école de lenteur(…) ?

G. Steiner : De la patience, de l’hésitation, de la lenteur. C’est Pascal qui, comme toujours, a tout dit : « Si on arrive à être assis dans une chaise, silencieusement, seul dans une chambre, on a eu une très grande éducation. » Et c’est terriblement difficile. » 1



...et de la folie:

« Si l’étudiant sent qu’on est un peu fou, qu’on est possédé par ce qu’on enseigne, c’est déjà le premier pas. » 2


1 & 2: George Steiner - Cecilia Ladjali. Eloge de la transmission. Hachette litterature, coll. Pluriel.





Courant alternatif.

Tout plongé que j'étais dans ces considérations didactiques, je suis rentré chez moi après avoir écrit la précédente bafouille (voir post du 1er fevrier). "Au hasard", j'ai pris dans la petite bibliothèque de la petite chambre que j'habite en ce moment un livre que j'avais lu déjà, et non moins "au hasard", je l'ai ouvert à une page. A ce moment j'ai pris conscience une fois de plus de la puissance de l' intution et de l' immense capacité du cerveau à travailler de manière autonome. Abreuvez le d'informations, il se chargera bien tout seul de les compiler. 1
Voila ce que j'ai lu:

« Pourquoi ne pas permettre à l’enfant, à l’élève, au candidat de soumettre un dessin, une composition musicale, l’esquisse d’une chorégraphie. Pourquoi toujours le langage ? Ce n’est pas du tout évident. (…) Dans les universités américaines, il existe des diplômes de creativity qui permettent de soumettre dans un autre media : une œuvre d’art, une musique, etc. » 2

Séduit bien sûr par le propos, une chose a retenue plus particulièrement mon attention: ce petit bout de phrase, "ce n'est pas du tout évident". Il y a là, il me semble, quelquechose d' important, cette idée que pour "réformer" - je n'aime pas beaucoup ce mot - pour faire évoluer les choses dans le bon sens, disons, il s'agit de passer au crible de cette petite formule ce qui nous parrait justement le plus évident. Les "bonnes" solutions ne sont certainement pas à inventer, mais à deterrer, à débroussailler, à faire resortir de la pensée englobante.
Pensée alternative? Le mot me vient intuitivement, mais je ne suis pas certain de ce qu'il recouvre effectivement. Allons voir ce qu'en dit "la recherche":

«On peut définir ce qui est alternatif comme ce qui tend à s’éloigner de propositions aliénantes sans impliquer obligatoirement une solution ou une affirmation construite. Dans un autre registre, on accorde aux modalités alternatives un sens plus enveloppant : il désigne alors aussi bien les attitudes contestataires que les propositions réformatrices et les cadrages qui souhaitent le changement des structures.» 3

La suite est éloquente (ou pas), et ne manquera pas de plaire aux lexicophiles:

«On peut figurer un glossaire approximatif où une telle pensée se trouverait liée à une gamme d’acceptions opposées : pensée progressiste versus réactionnaire, émergente vs. hégémonique, ouverte vs. autoritaire, libertaire vs. dominante, éveillée vs. doctrinaire, utopique vs. distopique, qui inclut vs. qui exclut, égalitaire vs. discriminatoire, critique vs. dogmatique, humaniste vs. aliénante, autonome vs. officielle, interculturelle vs. monoculturelle, pluriethnique vs. ethnocentrique, œcuménique vs. chauviniste, populaire vs. élitiste, nationale vs. coloniale, formatrice vs. cumulative, solidaire vs. narcissique, engagée vs. indifférente, réformiste vs. conservatrice, révolutionnaire vs. traditionaliste, rassembleuse vs. réductionniste, contestataire vs. politiquement correcte, dissidente vs. totalitaire, principielle vs. fragmentaire, autogestionnaire vs. verticaliste, de l’essai vs. du traité, résistante vs. intransigeante, universelle vs. insulaire, identitaire vs. homogène, de genre vs. sexiste, pacifiste vs. militariste, plébiscitaire vs. technocratique. Cette typologie sert les exigences multisectorielles et le défi de réécrire notre mémoire collective joints au besoin de réactualiser les grands projets humanistes qui recherchaient le progrès général.» 4

Une typologie servant "les exigences multisectorielles"... Voila qui ne manquera pas d'interesser notre propos transdiscilinaire. Encore faudra-t-il désormais se frayer un chemin parmi les champs de mines lexicaux... et peut être même trouver de nouvelles alternatives. Quizas.




1: cf: Lorenzo Piqueras, Architecte, enseignant à l'ENSA Paris Bellevile. Cour de projet deuxième année .
2: George Steiner, Eloge de la transmission. Hachette litterature, coll. Pluriel.
3 & 4: Source: GERM (Groupe d'Etude et de Recherche sur les Mondialisations). http://www.mondialisations.org

Friday 1 February 2008

Des mots, des visages, des figures...

Ainsi l'Architecte, au même titre que ses congénères tous plus ou moins créateurs, avait-il trouvé en cet incontournable outil de pensée que sont les mots, son pire ennemi... Abreuvé sans soif, et pour autant jamais rassasié, supplicié comme tantale par un dieu littéraire avare de ses pouvoirs, il ne pouvait trouver d'autre échapatoire à sa pensée, d'autre instrument de pouvoir créateur que le dessin. Une seule ligne tracée révélant l'infni des possibles, "Divergence Formelles Anarchique" tout autant maitrisée que parfaitement indomptée.
Comment avance-t-on dès lors, me direz vous, comment se sort-t-on de l'"acropole littéraire" tout en exorcisant sans mot l'angoisse d'un "Espace mystérieux et saisissant traversé sur toute sa longueur par une sorte de serpent"?
Car, quoiqu'il en soit, d'images et de mots nous voila submergés... Le déluge n'est certes pas arrivé à son terme, et peut-être est il temps de se poser l'effrayante question: Qui enmènerons nous sur l'arche, et quelle forme lui donnerons nous? Sans doute pour y répondre, serons nous obligés de faire appels à des notions aussi importantes que l' "Eclectisme, le Respect des traditions, les besoins d’actualisation, agglutination de matériaux disparates, changement incessant..."
Les mots vous manquent? Imaginez!

(post initialement envoyé en commentaire à

"Une étude sur les magazine spécialsés"