Thursday 13 December 2007

Utopie et loi Pecresse.

A l’université Paris 8, à Saint-Denis, en lutte depuis un mois, des «cours alternatifs» ont été organisés. L’idée : faire de la fac un lieu «de réflexion sur la société» et non un simple passeport vers le monde du travail. Reportage.

Pour Bertrand Monthubert, président de l’association Sauvons la recherche (SLR), « les médias ont mal traduit le sentiment du monde universitaire sur la loi Pécresse, en donnant la parole aux présidents d'université » qui se voient confier des pouvoirs exorbitants, porteurs de nombreuses dérives. Il dénonce la « responsabilité extrêmement grave qu’a pris le pouvoir politique » en n'ouvrant pas le dialogue à l'université: « On encourage les formes les plus radicales de contestation ».

La nouvelle pétition contre la loi LRU lancée par Sauvons la recherche, Appel pour une autre réforme du service public d'enseignement supérieur et de la recherche a été signée par 16.000 personnes. Une autre pétition est à signer en ligne «les présidents d’université ne parlent pas en notre nom ».

Tuesday 11 December 2007

Socle commun. Décidemment.

Corrigez moi si je me trompe. C'est bien de cette chose hideuse que l'on appelle socle commun dont on parlait plus bas?

Et bien je commencerais par digresser. Car on m'a dit un jour de toujours commencer par faire une pause.

On connaît bien cet exemple de notre cher Louis Kahn, pour qui un étudiant doué n'était pas du tout intéressant. Doué, c'est à dire celui qui sait déjà où sont les savoirs, comment se les procurer, et à fortiori y adapter son travail. Ce dernier n'a pas besoin de prof. Ni même d'école. Il passe par l'école car il y est obligé. Car sans elle il ne pourrait pas exercer son métier . Et c'est bien regrettable d'ailleurs.

Pourtant, dire que tous les étudiants sont dans ce cas me fait l'effet d'un coup de peinture verte sur un gazon jaune.
Il existe, certes, des autodidactes, moi même j'en fais un peu partie, et il en existe plus qu'on ne croit. Mais il existe aussi des gens chez qui cette capacité d'assimilation, de synthèse et d'esprit critique n'est pas réglée d'elle même.
Faute a qui? La question n'est pas là. Faute à notre société hyperprotectionniste sûrement.


Revenons donc à ce qui fait débat. Le socle commun.
Qu'est ce que ça veut donc bien dire? Ça veut dire lien; entre autres choses bien sûr. Lien d'une génération à l'autre. Ça veut aussi dire histoire. Histoire contée au coin du feu à l'époque où les sorciers peuplaient encore notre terre. Avant qu'on ne les chasse d'ailleurs, avant qu'on ne les mette sur un bûcher au nom de dieu le père, voire de son fils quand ça ne suffît pas. Et ce simple fait de chasser tous ces sorciers, ces druides, ces mages et autres infidèles n'est pas à prendre à la légère.

Nous sommes passé d'un socle commun en perpétuelle construction, à un socle commun aussi figé qu'une pierre tombale.

Un socle commun qui se construisait au fil des générations de sorciers, pour reprendre l'exemple, qui transmettaient, chacun, à leur(s) apprenti(s), un savoir unique. Un savoir acquis au fil de leur propre apprentissage, auquel se seront ajoutés leurs propres trouvailles, leur propre vision. On est alors entré dans une vision dogmatique du socle commun: les fameuses Saintes Écritures, comme on les nomme encore.

Et cela est lourd de sens mon ami. On passe alors d'une culture orale, qui par nature est englobante, à une culture écrite , qui par nature est excluante. Et le dogme de se figer pour les siècles et les siècles. Amen.

On passe autrement dit dans le domaine de l'administration, cléricale et plus tard étatique, qui n'a de cesse d'exclure pour mieux gérer. Car quelque chose que l'on ne connaît pas ne peut pas être géré, peut importe que cela soit bon ou non. Il faut donc qu'il soit exclu, ou tout du moins surveillé de près avant de faire de lui un membre à part entière de la sacro-sainte société. Et être membre de la société veut dire accepter ses valeurs, qui ne sont autre que... je vous le donne en mille... cette fameuse notion de socle commun.

Bon. On commence à y voir un peu plus clair. Un peu. Deux questions sont donc posées. Je cite:
" L'homogénéisation de la société des enfants au nom de l'égalité n'est elle pas un raccourcis simpliste? De même, faut il un socle commun d'apprentissage de l'architecture? "

A la première je répondrais si. Biensûr. Comme on le fait bien souvent. On veut toujours que ce soit simple, on veut toujours tout simplifier. Et ce n'est pas notre cher Morin qui va nous contredire. Le monde est complexe, il y a une multitude de solutions aux problèmes qu'on se pose. Essayons de sortir un tant soi peu de notre logique analytique (ah mon cher Aristote tu nous a fait du bien... mais pas que...) c'est à dire sortir de notre capacité à séparer deux éléments pour n'en analyser qu'un seul en même temps. En un terme, regardons le monde et faisons des liens. Mamie.

Pour autant, même dans cette frénésie du lien comme antidote au simplisme, il faut se méfier. Car, justement, ce n'est pas si simple de faire des liens. Il faut avoir pris sur soi le fait même de la séparation pour pouvoir entrevoir la non-séparation du monde.

C'est ainsi que lier socle commun et homogénéisation est louable, dans un sens. Dans le sens sous entendu de l'aliénation de la personne par l'administration. Ce à quoi je ne peux rien dire vu mon complet accord. Do majeur.

Par contre la notion de socle commun et surtout de son enseignement ne se résume pas à la seule homogénéisation d'une classe d'étudiants...

A peine la révolution anarchiste, car elle arrivera bien un jour, aura-t-elle accomplie son oeuvre qu'il se recréera ça et là des groupes de réflexion sur toutes sorte de sujets. Comme a l'époque de l'inquisition existait aussi des moines érudits qui lisaient Platon. Ces gens essaieront de trouver des solutions nouvelles pour exister, c'est à dire poseront des problèmes, c'est (encore) à dire poseront des bases de réflexion, et un nouveau socle commun verra le jour. Avec ou sans écoles.

On ne forcera peut être plus personne à apprendre ce dont il se fout éperdument. Mais comment fera-t-on pour les gens qui veulent apprendre sans savoir comment faire? Apprendre le métier de forgeron sans jamais avoir vu une forge de sa vie? On leur expliquera ce qu'est une forge. On leur expliquera ce qu'est le feu. On leur enseignera comment magner un marteau. On leur enseignera un socle, que l'on appelle commun car il rend accessible à tous les savoirs que l'on sait nécessaire à la suite de l'apprentissage.

Car nous aurons alors, nous même, de l'expérience.

Monday 10 December 2007

Les pédagogies diversifiés

http://francois.muller.free.fr/diversifier/index.htm

PERETTI dans Controverse en Education Hachette 93





























Tuesday 4 December 2007

Change the world.

This website is where to start. Here, you can read stories and find tools that will inspire you to make positive changes in your community and around the world.
This site is part of the ongoing Massive Change project, which includes an exhibition, a book, a website and a speaker series. All the components of the Massive Change project explore people's ability to change the world through the power and promise of design.

Oui oui. Socle commun.

Plus de socle, plus de carte, plus de liquide.....

Il y a du vrai dans cette vision de décallage. D'aucun dirait de la fracture sociale. J'en ai moi même fait l'experience lors de mes premieres annees d'école, ou l'esprit toujours plus curieux qu'etait le mien ne trouvait pas d'eccho chez mes petits camarades. Un esprit trop tot formé a l'apprentissage, de par ma mere et mon pere, ma nourisse ou mon chat, qui n'allait sans doute pas avec l'esprit des jeux de billes, des matchs de foot, et des chamailleries fortuites, que se forme eux meme nos bambins.

Mais s'il est vrai qu'il est impossible de garantir une egalité de tous devant l'apprentissage, et s'il et vrai que cet apprentissage se montre de plus en plus comme un avatar d'un passé 1.0; il n'empeche que cette institution quasi dictatoriale qu'est l'ecole possede en elle encore bien des facettes auxquelles il nous faut, aussi, penser.

Premièrement, elle fait le tri. Non pas des personnes, quoique cela arrive aussi bien souvent, mais le tri des savoirs. Et cette fonction est vitale. Elle donne du grain a moudre a nos nouvelles generations, un grain selectionné pour son gout, sa teneur en energie, son caractère. Elle donne ces grains selectionnés depuis des centaines d'années pour leurs qualités intrinseques, des grains qui pourront germer a leur tour, pour en donner d'autres, a la difference d'OGM, fertiles pour un temps limité. Ceci est l'esprit de l'école, le plus pur, le moins vicié, et donc le mois réel, comme notre cher Herman Hesse peut nous en faire un portrait avec sa province pédagogique de Castalie.

Imaginons un monde ou l'école n'a plus de professeur, c'est a dire plus de referend humain symbolisant le savoir; ou chacun trouve dans sa propre experience les ressources necessaires a son propre devellopement. Propre ou pas se dira t on. Cela voudrait dire, par exemple, qu'un enfant de six ans devra trouver seul les moyen de son apprentissage a la lecture. Grace a la television, a l'internet, sur son nouvel iphone ou meme grace a ses parents. Grace, surtout, a ses camarades qui connaitront deja l'objet de sa curiosité. Et s'il ne veut apprendre ni la flute a bec, ni l'ecosysteme amazonnien, ni la grammaire et encore moins l'orthographe, libre a lui....

Cela me fait l'effet d'un retour. Retour a un temps ou la culture, populaire ou scientifique, ou la culture vit sa propre vie en se laissant balancer de droite a gauche par ceux qui veulent bien s en occuper. Et ce ne serait meme plus la un retour, mais une deviance, s'il n'y avait pas la mélé les congénères, de ce qui a bati nos sociétés. Ce besoin de comprendre, et de faire comprendre. Cet heritage commun acquis de generation en generation. Comme un yoghin transmet une vision du monde a son disciple, un pasteur a ses fideles, un professeur a ses eleves.


Car, en second lieu, ce que donne l'ecole a travers ses programmes et ses socles communs, ce n'est pas seulement un savoir trié sur le volet (et meme si ce volet n'est pas forcement le meilleur) c'est aussi une vision de la vie, de la société, acquise au fil des ages, et qui donne un lien entre les generations. Un lien commun j'entends. Un lien qui nous permet de comprendre le monde comme ont pu le comprendre nos aieux, qu'ils soient chinois ou azthèques, grand père ou prophète.

Si l'on peut aujourd'hui se sentir a l'aise avec d'autres cultures, d'autres representations du monde c'est aussi parceque nous avons nous meme une cuture, ou osera t on dire un referentiel.

Et pour en finir avec ce commentaire qui commence a avoir l'allure d'un pamphlet conservateur, a mon grand etonnement, posons une question en reponse. Comment faire pour qu'un enfant, un etudiant, et meme un etudiant en architecture, fasse le tri lui meme, apprenne de sa propre experience les elements qui lui serviront plus tard a develloper sa pensee? Comment faire pour qu'un enfant apprenne que les bébés naissent apres neuf mois de gestation et non pas dans des choux, ou des roses? Comment faire pour qu'un etudiant apprenne que Le Corbusier etait un penseur de l'architecture avant d'etre cet affreux architecte initiateur des constructions de barres, et par la meme responsable de cette srise banlieusarde qui se deroule sous nos yeux? Il m'est d'avis que sans socle, qu'il reste evidemment a redefinir, beaucoup de nos etudiants ne pourrait toucher cette chose complexe qu'on appelle esprit critique. Peut etre le socle ne serait il alors plus constitué de savoirs, artistiques ou scientifiques, mais seulement de capacités a appréhender ces savoirs.
Serait il mieux venu de faire naitre en chacun ces capacités sans se baser sur des exemples anterieurs, c'est a dire sur ces savoirs, justement, qui constituent le socle commun?

Socle commun?

Une petite reflexion: A part quelques un de mes amis d'enfances, je me suis souvent senti plus proche, plus en confiance avec des personnes d'autres cultures, d'autre horizons. De cette facilité à l'autre, j'ai activement participé au brassage social.
Cet autre me renvoi mieux mon image, et nos interets communs sont le fruit du hazard.
Je ne suis absolument pas amis avec 95 % de la population des 20-25 ans (un peu comme tout le monde), malgré le fait, que dans leur écrasante majorité, ces personnes on suivi pendant 15 ans le même programme scolaire normalisé que moi, se devellopant plus ou moins au même rythme, ayant un accés au soin quasiment semblable.
L'homogénéïsation de la société des enfants au nom de l'égalité n'est elle pas un raccourcis simpliste?
De même, faut il un socle commun d'apprentissage de l'architecture? Un cours des Basics?
De toute façon, si vous ne les avez pas, vous n'irez pas bien loin... Peut être est il inutile de les enseigner si de toute façon ils seront appris.

suite a un article sur la mauvaise qualité de l'education en france

Je me rapelle mes années d'école, de collège, de lycée. Déjà le monde autour semblait allait a son propre rythme. Un rythme que l'on rattrapait (eh oui, le rattrapage déjà) le soir devant la télé. Déja un monde du dedans et un monde de dehors.
J'ai fini mes étude en pleine explosion de la culture mondial 2.0, celle ou l'information circule d'homme à homme, et plus seulement de maitre à éléve, ou de source d'information à client.
Le téléphone portable n'exitait pas quand j'étais au collège, mais je finis mes longues études avec un Blog, et un Wiki à mon actif, une page FaceBook, un Portfolio en Ligne et deux ou trois adresses internet. Bien.
Maintenant je regarde ce qu'il se passe dans une salle de classe aujourd'hui, pour des enfants de 6 à 18 ans: exactement la même chose que ce que moi j'ai vécu. A l'époque il me semblait déjà sentir un fossé entre ce petit monde fermé et le grand monde du dehors. Qu'est ce qu'il se passe dans la tête des enfants à votre avis? Ils vont pour la plupart à l'école comme on passerait un test très long. Un test de 10 ans, 15 ans...
Quand un gamin de 4em sait faire des films en Stop-motion, accéder à n'importe quelle savoir du monde, commander un billet d'avion pour Honk hong, et apprendre la programation Java entre 17h et minuit, il ne faut pas trop s'étonner qu'il reste sceptique quand on essaye de lui faire comprendre l'interet de la grammaire et des sciences experimentales. J'ai dis essayer de lui faire comprendre l'interet de. Pour ce qui est d'apprendre, il n'a sans doute déja plus besoin de personne à plein temps. En tout cas il a acquis l'esprit critique nécessaire pour savoir que le "programme national" n'est pas du tout adapté à l'individu que lui est, avec ses facilité et ses difficultés.
Il ne sait peut être exprimer cette prise de conscience que par le refus et le desinteret assis derrière sont bureau, mais il ne faut pas non plus lui demander d'être et de faire le travail de l'adulte que l'on cherche à former.

Friday 23 November 2007

réactions

écouvrez les réactions des abonnés du Monde.fr à la lecture de cet article.

Pensée unique
23.11.07 | 11h51
Ainsi donc il y aurait une "économie de la connaissance" (d'où vient elle,qui l'a fait naître,dans quel but? Cela ne mériterait-il pas analyse?) qui aurait des "exigences" (lesquelles? fondées sur quoi? Cela ne mériterait-il pas analyse? bis...) auxquelles il faudrait bien évidemment "répondre" (ah bon? pourquoi? on ne peut pas imaginer,au choix,de moduler ces exigences,de les refuser partiellement, de leur résister? Cela ne mériterait-il pas analyse? ter...).Pensée unique,quand tu nous tiens !


pensée unique

23.11.07 | 11h33
Dans le genre "pensée unique", on peut difficilement faire mieux que cet article: une concession de pure forme ("Il va de soi que ... appellent la discussion") immédiatement balayée par le péremptoire "Mais la stratégie européenne [...] semble aujourd'hui la meilleure voie pour assurer la rénovation de l'enseignement supérieur." Admirons le "Mais" qui balaie toute réticence. Puisqu'on vous le dit!

étrange
23.11.07 | 00h05
Les autres pays Européens font aussi des réformes similaires? Et leurs étudiants ne sont pas dans la rue? étrange! Mais c'est très bien ; si les réformes ne passent pas en France, alors ceux qui veulent avoir une meilleure formation pourront l'obtenir chez nos voisins...

Souaitonlheur
22.11.07 | 21h22
Le triangle formateurs-formés-savoir ne peut évoluer qu’en fonction de chacune de ses composantes. L’enjeu réel est bien de comprendre que le succès de l’ensemble résulte des capacités de chaque partie à interagir avec les deux autres. En France la composante enseignante recrutée sur son QI ignore que seul le QE est utile pour la diffusion de la connaissance. Le comportement anachronique mandarinal les disqualifie. Le comportement de refus des étudiants leur en interdit l’acquisition.

Europekipete
22.11.07 | 20h43
Surtout critiquer les universites americaines qui sont en haut du classement de Shangai. MIT c'est plus de 70% de boursiers, tous les etudiants ne sont pas des nantis, les meilleurs ont des fellowships pour etudier. L'Universite US est la meilleure parce qu'elle prend les meilleurs, riches ou pauvres. En France on prend tout le monde avec un BAC brade et devalue alors qu'ailleurs des professions lucricatives manquent (artisanats, services). On a la mediocrite que l'on merite.

Souaitonlheur
22.11.07 | 20h40
Il est extraordinaire qu'en France, il existe des étudiants titulaires de doubles diplômes universitaires obtenus dans des universités et écoles différentes (Master Nanotech par exemple et M.recherche) donnant à ces jeunes la possibilités de parcours pointus, adaptés, largement au delà des contributions propres de chaque entité concernée (ici EPFL, Torino, INPG et Fourier) répondant tant aux besoins des entreprises que de la recherche. Mais de cela personne ne pipe mot. Voici les voies à suivre.

Lou
22.11.07 | 20h02
Ah, tous ces gens qui seraient prêts à payer l'inscription de leur enfant à l'université 15 000 € par an afin de renforcer la compétitivité de leur pays je trouve ça beau. Un tel patriotisme m'émeut.

OLIVIER G.
22.11.07 | 19h18
La société française d'essence catholico-marxiste excècre l'argent mais chacun des Français ne pense qu'à son pouvoir d'achat. Le Français est endetté de 20000€ à la naissance, si tous rembousaient on pourrait dépenser l'argent comme une monarchie pétrolière mais ce n'est pas le cas.

walsdorf
22.11.07 | 18h35
Quémander? Nous, jamais. Sachez, brave docteur suédois que chez nous on exige, et que chacun, en fonction de son pouvoir de nuisance, obtient qui un os, qui un régime spécial. Ceux qui se frottent les mains à voir les universités ronchonner contre le "privé", ce sont nos grandes écoles qui poursuivent tranquillement leurs razzias de taxe d'apprentissage et taxe professionnelle auprès, justement, du privé. Elles en redemandent des grèves dans les facs. Pas folles!

walsdorf
22.11.07 | 18h29
Voilà le type même d'article, par ailleurs bienvenu, qui ne peut trouver sa place dans un cerveau français. Nos universités manquent d'une chose: de moyens! Il faut plus d'argent, toujours plus d'argent. Là est la famine. Le reste est accessoire. Il faut davantage de chercheurs, plus de garantie, plus de bourses, plus d'efforts de la part de la collectivité. Tout ça pour, en contrepartie, être toujours moins compétitifs.Holà, faut pas demander la lune!

Dr.Inger Callewaert Lund Suède
22.11.07 | 17h41
Imiter les USA ? Souvenez vous que l'université publique de Madison , une des meilleures à côté des universités privées, qui vient de se faire remarquer pour la recherche sur les cellules souches évitant d'utiliser les embrios, est passée en quelques années à recevoir seulement 17% de son budget de l'état , le reste doit être quémandé sur le marché: est-ce que c'est cela que nous voulons ?

Prof.dr.Gustave Callewaert Suède
22.11.07 | 17h29
Mais c'est quand même étrange que l'auteur ne considère même pas la possibilité que ce soient les gouvernements qui augmentent leur contribution au financement de la recherche et l'enseignement supérieur.Pourquoi faut-il d'abord permettez aux entreprises de faire du profit outre mesure et aux dépens des salariés , pour ensuite leur permettre de le " donner " , autant le prendre tout de suite et sans détours .

claude m.
22.11.07 | 17h13
L'Université ne sert à rien si elle n'est pas l'Université du savoir et de la réussite:cela n'a rien à voir avec public ou privé!Pour remplir ces fonctions, elle doit être compétitive, avoir une pédgogie en béton, une recherche d'excellence et des moyens financiers (publics, fondation et mécénat)en rapport avec ces objectifs : Dix a quinze Universités de plein droit pour le territoire et un réseau de correspondances contractuelles. C'est le seul choix que le Président n'a pas su faire...

ulo
22.11.07 | 15h24
M. Les universités, moteurs de l'"économie de la connaissance", ou créatrices et dispensatrices de la connaissance au plus grand nombre, gratuitement? Que nous demande donc l'Union: accepter que l'éducation supérieure est un bien commercial et non un bien public? L'université est donc au coeur du débat politique et son avenir dépend de notre réponse à cette seule question fondamentale: quelle société voulons- nous?

politique

Quelle stratégie pour les universités de l'Union ?, par Thomas Ferenczi

LE MONDE | 22.11.07 | 13h54 • Mis à jour le 22.11.07 | 13h54









Alors même que le mouvement de protestation contre la réforme des universités s'étendait en France, les ministres européens de l'éducation, réunis à Bruxelles le 15 novembre, prenaient l'exact contre-pied des étudiants français et de ceux qui les soutiennent en appelant à poursuivre sans relâche l'effort de modernisation de l'enseignement supérieur dans les différents pays de l'Union. Les uns et les autres usent des mêmes termes pour définir les nouvelles orientations préconisées par les gouvernements européens - autonomie, excellence, concurrence, ouverture sur le secteur privé -, mais ces mots, qui apparaissent aux seconds comme porteurs des plus graves dangers, sont considérés par les premiers comme garants des plus désirables progrès.


On ne saurait imaginer opposition plus frontale entre deux conceptions de l'avenir de l'enseignement supérieur : d'un côté, la défense d'un service public jugé menacé par la perspective d'une soumission aux intérêts privés ; de l'autre, la volonté d'améliorer la compétitivité des universités européennes en développant des partenariats avec le monde des entreprises. La loi d'autonomie des universités, selon ses opposants, "amorce une logique de démantèlement de l'enseignement supérieur public, d'augmentation des droits d'inscription des étudiants, de fragmentation du corps enseignant, de subordination aux lois de la concurrence et aux caprices du marché du travail", comme l'écrivent les signataires d'une pétition publiée par Libération le 16 novembre.

Directeur de l'Observatoire européen des politiques universitaires, le philosophe Alain Renaut constate, dans Le Monde du 17 novembre, que, "dans tous les systèmes universitaires des grandes démocraties", la possibilité de s'ouvrir à des fonds privés est "l'un des moyens auxquels il peut être envisagé de recourir" pour contribuer au financement des universités. C'est cette voie que l'Europe encourage afin de répondre aux nouveaux besoins de l'enseignement supérieur, dans le respect de ses missions de service public. "Il faut se demander, ajoute l'auteur, par quelle défaillance de l'intelligence on peut en venir à considérer que des fonds privés s'apparentent nécessairement à de l'argent sale et vont être affectés à de basses oeuvres incompatibles avec les valeurs de l'esprit."

En l'absence de la ministre française, Valérie Pécresse, occupée à d'autres tâches, la plupart de ses collègues ont donc plaidé, à Bruxelles, pour un nouveau modèle universitaire, inspiré plus ou moins explicitement de l'exemple américain et destiné à se substituer à un système marqué notamment, selon la Commission européenne, "par la combinaison d'un excès de contrôle public et d'une insuffisance des financements". L'un après l'autre, les représentants de la Grande-Bretagne, de la Finlande, de la Grèce, de la Belgique, de l'Allemagne, de l'Espagne, de l'Italie, de l'Autriche, du Danemark, de la Lettonie, de la Suède, de la Hongrie, de la Slovaquie, pour n'en citer que quelques-uns, ont présenté les réformes en cours ou en préparation dans leur pays, proches de celle qui vient d'être adoptée en France.

Il va de soi que ces réformes, en France comme ailleurs, appellent la discussion, la critique, la controverse, que certaines de leurs dispositions peuvent être contestées ou rejetées, que les risques d'une privatisation du service public doivent être dénoncés et combattus, que la transposition du modèle américain, quelles que soient ses qualités, ne saurait tenir lieu de politique. Mais la stratégie européenne, qui vise à mettre en place un réseau diversifié d'universités capable de répondre aux exigences de la nouvelle "économie de la connaissance", semble aujourd'hui la meilleure voie pour assurer la rénovation de l'enseignement supérieur.

Thomas Ferenczi
Article paru dans l'édition du 23.11.07.

Tuesday 13 November 2007

A - 3